EN ATTENDANT JEGO

Publié le par pat et jac

En attendant Yves Jego qui devrait être de retour de métropole dans les heures qui suivent , profitons de ce temps pour tenter de comprendre encore et encore les origines du conflit . Plongeons nous dans l'histoire ,et la sociologie . Voici un abrégé de mon enquête .

Comme chacun sait l'histoire des Antilles se résume en quelques dates marquantes :
1493 - découverte des antilles  et de Karukera lîle aux belles eaux par C.Colomb.

1635- Prise de possession  de la  Guadeloupe par les deux premiers colons français
1802-Après une première abrogation restauration de l'esclavage par Napoléon.
1967- Drame insurrectionnel de Pointe à Pitre .
Ces dates prennent acte de la dépendance dramatique de la Guadeloupe vis à vis de la France
 La suite de l'histoire est plus proche de nous et n'est entachée d'aucune date sanglante . Pourtant les Guadeloupéens vivent toujours sous une grande dépendance française .
Après la guerre de 1939-1945 et pendant les trente glorieuses les Guadeloupéens participent à l'essor de la France . Le chômage est déjà endémique à l'île , mais la forte activité métropolitaine absorbe les excédents de main d'oeuvre , et sert de régulateur .C'est l'époque ou les familles en liesse accompagnaient les migrants jusqu'au quai des transatlantiques .
La qualité de Français permettait aux expatriés d'occuper des emplois dans la fonction publique , et nombreux sont ceux qui y entreprirent des carrières.
Une véritable communauté Guadeloupéenne et Martiniquaise s'installa à la périphérie de Paris .
Pendant ce temps arrivaient en nombre également , des migrants d'afrique du nord , puis d'afrique noire , qui s'installèrent , constituèrent des familles dans le cadre du regroupement familial et eurent de nombreux enfants . Ces travailleurs eux étaient destinés à l'industrie et au BTP .

L'après 1973 , première crise pétrolière change la donne . L'état recrute moins , aussi les jeunes Guadeloupéens qui migrent vers l'Europe se retrouvent sur le marché de l'emploi en concurrence avec les enfants des premiers émigrés d'Afrique , qui sont eux-même Français , et sont soumis à une discrimination à l'embauche inconnue jusqu'à lors pour cette population .
 
Dans les années quatre-vingt huit la loi française permet aux chômeurs de Guadeloupe de toucher les mêmes prestations que les métropolitains , ainsi que le RMI .
Dès lors la migration qui avait commencé à se ralentir subit un coup de frein ,le taux de chômage grimpe . Les jeunes ne perçoivent plus l'avantage à s'expatrier et préfère rester sur leur île .
Ils ne perçoivent pas non plus l'avantage à revendiquer le statut de Français .
La loi , encore elle , va accentuer ce sentiment  . Les années quatre-vingt sont aussi les années de la décentralisation . L'état se désengage , laisse aux collectivités le soin de gérer leurs territoires .Le cordon qui reliait l'état et ses citoyens îliens se délite .

Depuis ces années de grandes migrations les niveaux de vie ont monté. Les Guadeloupéens à l'instar de leurs coreligionnaires installés en métropole sont devenus des grands consommateurs , mais encore plus dépendant, car ils ne peuvent que subir .

Voila donc tout les ingrédients pour développer une situation de conflit , et faire naître dans l'opinion un sentiment d'autonomie voir d'indépendance , de rejet d'un mode vie non désiré .
La Guadeloupe en regardant son passé  voit sa colonisation , son exploitation , ses blessures , en regardant le présent elle voit le chômage , le mal vivre , en regardant l'avenir  elle ne voit pas d'avenir .
Elle cherche son identité  à travers , l'histoire , ses rapports à l'état français , sa culture , sa créolisation . Elle manifeste pour dire à l'état français , au secours , rien ne va plus .Aidez nous ! aidez nous à exister !  Entendra t il ce message ?

Publié dans economie

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